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Renouveau

Il y a deux mois, j’ai coupé mes cheveux à un centimètre. Ainsi, j’ai coupé le lien avec le passé, j’ai laissé à la tempête la superficialité tandis que je creusais en moi pour déloger la dualité. 

J’ai laissé les filaments de lune coiffer ma couronne, et les rayons de soleil pénétrer mon œil. 

Longtemps, j’ai enduré les ténèbres où rien ne pousse, la boue des enfers qui brûle et recouvre toute volonté ; en coupant mes cheveux j’ai coupé tous ces liens. 

La convalescence, longue et morne, tourmentait les heures transitoires qui séparaient la mort de la renaissance. Quel regard porterait-on sur moi, désormais ? Qui ai-je tué avec ces lames ? Quelles projections surgiraient de l’image ? Quel jugement dans le miroir ?

Soudain, tout s’est éclairé… Rien n’avait changé. Rien n’avait bougé. 

Simplement, la lumière est venue de l’intérieur, baignant de sa tranquillité l’Instant Présent. Les voix se sont tuent. C’est le Temps, celui qui n’existe pas, qui s’est renversé et que j’ai vu sous une autre perspective. Il a murmuré : 

 » N’attends rien de moi, car tu fus, tu es et tu seras. 
Tu es le fruit dans la graine et la graine dans le fruit. 
Tu es l’arbre, éternel, qui meurt tandis qu’il se renouvelle, qui croît tandis qu’il tombe. 
N’attends rien car nous n’attendons rien.
Sois ! « 

À présent, je laisse mes cheveux pousser, haut vers les cieux pour y puiser ma vérité, loin vers les horizons pour rejoindre les toiles d’énergies tissées depuis des siècles par mes Ancêtres. Et, comme des lianes, j’en laisse pendre dans les gouffres infernaux, pour que les démons se souviennent de celle qu’ils n’ont pas pu terrasser. 

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